Depuis ses premières expérimentations avec le Ballatum Théâtre à Liévin, Éric Lacascade s’est imposé en Avignon, à Caen, à Paris et même en Russie comme l’un des meilleurs interprètes du théâtre de Tchekhov et des maîtres des avant-gardes russes de la charnière du XIXe et du XXe siècle. L’oisive et catastrophique villégiature de Vania ne pouvait lui échapper.
On se souvient de sa magistrale mise en scène des Barbares de Maxime Gorki. Depuis ses premières expérimentations avec le Ballatum Théâtre à Liévin, Éric Lacascade s’est imposé en Avignon, à Caen, à Paris et même en Russie comme l’un des meilleurs interprètes du théâtre de Tchekhov et des maîtres des avant-gardes russes de la charnière du XIXe et du XXe siècle. L’oisive et catastrophique villégiature de Vania ne pouvait lui échapper.
D'après Oncle Vania et L'Homme des bois d'Anton Tchekhov.
« Gestuelle chorégraphiée, trouvailles scéniques, jeu intense, dans un décor dépouillé. » Philippe Chevilley, Les Echos, le 7 mars 2014
Tchekhov peint ici un microcosme familial étouffant, et ça me plaît. Son portrait d'une bourgeoisie mi-campagnarde, mi-intellectuelle en train de sombrer me parle. Je crois à cette fin du monde-là. Les plaintes et les pleurs de Vania sur sa jeunesse envolée m'attirent aussi. Et la noirceur d'Astrov. De même que ces histoires d'amour sans espoir, ces histoires d'amitié sans pitié. Et la vie qu'on dit ratée aussi. Et cet écart entre ce que l'on croit être, ou pouvoir devenir, et ce que l'on est, à la fin. La violence des propos et des sentiments, la faiblesse des propos et des sentiments, l'exigence des êtres envers eux-mêmes, leur clairvoyance et leur exhibitionnisme, et pourtant leur incapacité à agir ou à évoluer.
Dieu sait pourtant qu'ils luttent !
Et cela nous bouleverse, car avant la résignation mentale ou physique ces hommes et ces femmes luttent. Au bord de l'abîme, maladroitement, dans tous les sens, pour eux et contre les autres, pour les autres et contre eux-mêmes, ils luttent. C'est cette lutte que je vais montrer. Ce déferlement d'humanité, ce bouillonnement des passions qui se mêlent et s'entrechoquent sur scène, nous sont d'un coup renvoyés en pleine figure et là, c'est avec nous-mêmes que nous avons à faire. Tchekhov a écrit une première version d'Oncle Vania qui s'appelle L'Homme des bois. Il m'a semblé tentant de réunir ces deux textes en un seul, pour la première fois.
Éric Lacascade
49 avenue Georges Clémenceau 92330 Sceaux