En russe, surtitré en français. Représentations surtitrées en anglais les samedis.
« Le climat est détraqué », constate Astrov dans Oncle Vania. Et il s’emporte contre une humanité qui ne fait que piller son environnement naturel : « L’homme a été doué de raison et de force créatrice pour multiplier ce qui lui était donné, mais jusqu’à présent, il n’a pas créé, il a détruit ». Sa misanthropie incurable résonne aujourd’hui avec les sentiments que nous inspirent les diagnostics sombres de nos scientifiques.
Sous la peinture de ces « scènes de vie à la campagne » (tel est le sous-titre de la pièce), Stéphane Braunschweig voit se profiler la métaphore d’un monde qui assiste impuissant à la catastrophe annoncée. Les frustrations d’une vie quotidienne où s’éloigne toujours plus l’horizon du bonheur personnel s’y font l’écho d’une frustration plus ample et plus globale : celle de se sentir si petits par rapport au salut d’une humanité en péril.
Comme le dit Lopakhine dans une autre pièce de Tchekhov : « C’est des géants que nous devrions être ». Familier de l’œuvre de Tchekhov, Stéphane Braunschweig l’aborde pour la première fois dans sa langue originale : cet Oncle Vania, créé au Théâtre des Nations de Moscou, est le fruit de sa collaboration avec une distribution exceptionnelle réunie pour l’occasion, héritière de la grande tradition russe du théâtre d’art.
« il donne alors au propos tchekhovien une dimension nouvelle, quasi prophétique, habituellement reléguée au second plan alors qu’elle est directement liée à notre monde. Façon de prouver que le maître russe est bel et bien un dramaturge de notre temps. » Vincent Bouquet, Sceneweb, 17 janvier 2020
Pour plaire à la mode, Braunschweig prétend que Tchekhov signe ici un manifeste écologiste. En réalité, Tchekhov critique l'exploitation de la terre par des aristocrates russes qui n'investissent pas leur revenu dans "des routes, des écoles", autrement dit dans le développement économique, et ne se comportent donc pas en capitalistes. Heureusement, ce contresens n'est que pour la presse et ne pollue pas la mise en scène, ni les acteurs, excellents.
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Pour plaire à la mode, Braunschweig prétend que Tchekhov signe ici un manifeste écologiste. En réalité, Tchekhov critique l'exploitation de la terre par des aristocrates russes qui n'investissent pas leur revenu dans "des routes, des écoles", autrement dit dans le développement économique, et ne se comportent donc pas en capitalistes. Heureusement, ce contresens n'est que pour la presse et ne pollue pas la mise en scène, ni les acteurs, excellents.
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