« Le reste du monde est du bétail. »
Gorge est un type bien, simple, moral. Dans le doute, il fait ce qui lui semble juste. Il n’en tire aucun avantage. Jusqu’au jour où il se trouve devant une occasion unique : son employeur est au bord de la faillite et c’est à Gorge de choisir, le sauver ou le sacrifier. Mais il faut en passer par le mensonge. Gorge découvre alors l’envers du décor, puis l’exploite jusqu’à devenir l’une des plus grandes fortunes du monde.
À quel prix et jusqu’où ? Envers et contre quoi ? L’épopée de Dennis Kelly, langue acérée, crue, urbaine, dresse le portrait du cynisme en marche, de la soif de pouvoir et de puissance débarrassée de tout principe éthique. Gorge éprouve la liberté, sans conscience d’agir dans la dévastation, au mépris du monde.
Après Love and Money ; ADN ou Débris pour le théâtre, le britannique Dennis Kelly, quarante-six ans, a écrit et produit pour la télévision la série Utopia. Ses pièces et adaptations remportent prix et succès à Londres, Paris ou Broadway, du Royal Court Theatre au Rond-Point, où Chloé Dabert a mis en scène hors les murs Orphelins, lauréat du Festival Impatience 2014. Formée au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, la metteuse en scène aujourd’hui associée au Quai, Centre dramatique national d’Angers et au CENTQUATRE à Paris, se penche sur les failles d’un système qui érige en maîtres les arrogants sans scrupules.
Dans L‘Abattage rituel de Gorge Mastromas, la forme, la structure, les personnages, les enjeux apparaissent d’une grande complexité. C’est une pièce qu’il faut relire de nombreuses fois avant de pouvoir décider quelle piste choisir, un peu comme un labyrinthe dont il faut suivre le bon fil pour trouver la sortie. Sa structure impose des choix radicaux dans la réponse qu’on doit y apporter au plateau mais la forme juste en est d’autant plus difficile à déterminer. C’est un texte dont le potentiel et la force se dévoilent, encore plus denses à chaque nouvelle étape du travail. Histoire de sacrifice, mais lequel ? Sacrifice de qui, de quoi, pourquoi, par bonté ou par lâcheté ?
Le texte propose au spectateur d’en juger par lui-même, en lui exposant des faits, des actes, qu’ils soient racontés ou incarnés.Ce pourrait-être « le procès » d’un individu dont les actes sont condamnables, ou les derniers instants de la vie d’un monstre, mais c’est aussi le destin d’un héros tragique, ou encore une sorte de Faust… La pièce dissèque, sans manichéisme, le monde dans lequel nous vivons, le pouvoir, la politique… Elle sinue au travers de cette poignée de puissants qui contrôlent le monde et qui n’hésitent pas à sacrifier le reste de l’univers pour une ascension personnelle, en toute impunité.
On retrouve dans ce texte de Dennis Kelly comme dans les précédents, une réflexion sur nos sociétés modernes et sur la place que peut y trouver l’individu, ce qui le détermine, ce qui le pousse à faire un choix plutôt qu’un autre, ce qui fait de lui un lâche, un homme irréprochable, une victime ou un tyran. Ce sont, je crois, des questions qui nous habitent tous. Il y a aussi dans L'Abattage rituel de Gorge Mastromas, une dimension onirique, surnaturelle. Le rapport au temps n’est pas toujours logique et crée une narration très particulière, on peut s’attarder pendant trois pages sur un détail et traverser dix années en une seule réplique, on ne sait pas quel est cet espace-temps, une sorte de salle d’interrogatoire ou nous serions cachés derrière le miroir sans tain, un purgatoire où tous les personnages importants de la vie de Gorge, tels des fantômes, viennent rejouer l’histoire où régler leurs comptes, et quel est cet étrange narrateur, est-il acteur ou simplement témoin, tant de questions qui mènent ce texte bien au-delà d’une question de société...
Chloé Dabert
« L’Abattage rituel de Gorge Mastromas confirme qu’elle [Chloé Dabert] a le sens de l’espace, le goût du rythme, et qu’elle sait diriger les acteurs. » Brigitte Salino, Le Monde, 4 mai 2017
« Très bien défendue et mise en scène par Chloé Dabert, cette fable éclaire crûment une société où le mensonge est devenu la condition sine qua non de la réussite. Un spectacle qui stimule les neurones. » Jacques Nerson, L’Obs, 3 mai 2017
« Les deux metteuses en scène creusent la fable apparemment simpliste, dirigent avec énergie et grâce leurs comédiens. Elles réveillent et sèment le trouble. » Fabienne Pascaud, Télérama, 2 mai 2017
Quelle« entrée en matière ! Et quelle bonne idée ! Pièce particulière, qui bascule du rire au drame. Ce portrait d’homme qui a vendu son âme nous interpelle avec force. » Laurent Beauvallet, Ouest France, 24 mars 2017
une pièce à découvrir servie par une scénographie astucieuse, des acteurs engagés qui donnent à voir une trajectoire monstrueuse très actuelle
Intéressant ! Bien joué ! Un peu long dommage.
Une excellente pièce qui me réconcilie avec le rond-point. Texte original, mise en scène superbe. Très bon jeu des comédiennes et comédiens. Une mention spéciale au narrateur
nous avons passé un très bon moment je recommande cette pièce qui est très bien interprétée avec de bons acteurs. Nous n'avons pas vu passer les 2h.
Pour 7 Notes
une pièce à découvrir servie par une scénographie astucieuse, des acteurs engagés qui donnent à voir une trajectoire monstrueuse très actuelle
Intéressant ! Bien joué ! Un peu long dommage.
Une excellente pièce qui me réconcilie avec le rond-point. Texte original, mise en scène superbe. Très bon jeu des comédiennes et comédiens. Une mention spéciale au narrateur
nous avons passé un très bon moment je recommande cette pièce qui est très bien interprétée avec de bons acteurs. Nous n'avons pas vu passer les 2h.
Un humour pas fin du tout et des acteurs pas bons. La pièce traîne en longueur (2h).
Très bons acteurs
Mise en scène inventive, une expérience théâtrale prodigieuse. Bravo.
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