Anatomie joueuse des Liaisons dangereuses, le célèbre roman épistolaire de Choderlos de Laclos, Quartett rejoue cette danse hypnotique du désir, du mensonge et du pouvoir.
La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont s’amusent à réinterpréter leur relation passionnelle et les intrigues érotiques qui ont conduit au sacrifice de Cécile Volanges et de la Présidente de Tourvel. En l’absence de leurs proies – ils incarnent, tour à tour, tous les personnages de cette fable, bourreaux et victimes.
Multipliant les jeux de masques jusqu’au vertige, Stanislas Nordey et Hélène Alexandridis portent jusqu’à l’incandescence « l’art dramatique des bêtes féroces* ».
* Extrait d’une tirade de Valmont dans la pièce.
Fait rare, j’ai tant apprécié ce spectacle que je suis allé le voir deux fois. Voilà une pièce propre à réjouir les amateurs de théâtre de texte. Avec elle, Heiner Müller a récrit les Liaisons dangereuses deux siècles après Laclos. Point n’est besoin d’avoir lu récemment le roman épistolaire d’origine pour pleinement apprécier ce huis clos tendu et brillant où Merteuil et Valmont s’affrontent en une joute verbale et vitale sans merci. C’est là un sublime marivaudage toxique. Toxique mais aussi crûment érotique. Heiner Müller imagine leurs retrouvailles. Les deux protagonistes les pimentent en s’amusant à inverser leurs rôles ou à jouer celui de leurs deux victimes, créant le quartett virtuel qui donne son titre à la pièce. Ce jeu étourdissant au langage virtuose constitue l’ultime occasion pour ces deux aristocrates de sublimer la vanité de leur condition dont la toute-puissance n’a d’égale que la solitude, dans un manège où l’on n’hésite pas à échanger les genres. On pense beaucoup à Marivaux (en plus cru et plus cruel), un peu à Strindberg aussi. Pour de tels rôles, il fallait des comédiens expérimentés ; Hélène Alexandridis et Stanislas Nordey y excellent. La mise en scène de Jacques Vincey et la scénographie de Mathieu Lorry-Dupuy sont magistrales. Si vous habitez Paris ou ses alentours, courez vite à Aubervilliers, il reste quelques jours ; ou appréciez la chance de pouvoir voir ce spectacle cette saison à Alès, Perpignan, Pau, Saint-Nazaire, Périgueux.
Pour 1 Notes
Fait rare, j’ai tant apprécié ce spectacle que je suis allé le voir deux fois. Voilà une pièce propre à réjouir les amateurs de théâtre de texte. Avec elle, Heiner Müller a récrit les Liaisons dangereuses deux siècles après Laclos. Point n’est besoin d’avoir lu récemment le roman épistolaire d’origine pour pleinement apprécier ce huis clos tendu et brillant où Merteuil et Valmont s’affrontent en une joute verbale et vitale sans merci. C’est là un sublime marivaudage toxique. Toxique mais aussi crûment érotique. Heiner Müller imagine leurs retrouvailles. Les deux protagonistes les pimentent en s’amusant à inverser leurs rôles ou à jouer celui de leurs deux victimes, créant le quartett virtuel qui donne son titre à la pièce. Ce jeu étourdissant au langage virtuose constitue l’ultime occasion pour ces deux aristocrates de sublimer la vanité de leur condition dont la toute-puissance n’a d’égale que la solitude, dans un manège où l’on n’hésite pas à échanger les genres. On pense beaucoup à Marivaux (en plus cru et plus cruel), un peu à Strindberg aussi. Pour de tels rôles, il fallait des comédiens expérimentés ; Hélène Alexandridis et Stanislas Nordey y excellent. La mise en scène de Jacques Vincey et la scénographie de Mathieu Lorry-Dupuy sont magistrales. Si vous habitez Paris ou ses alentours, courez vite à Aubervilliers, il reste quelques jours ; ou appréciez la chance de pouvoir voir ce spectacle cette saison à Alès, Perpignan, Pau, Saint-Nazaire, Périgueux.
2, rue Edouard Poisson 93304 Aubervilliers
Voiture : par la Porte d'Aubervilliers ou de La Villette - puis direction Aubervilliers centre
Navette retour : le Théâtre de la Commune met à votre disposition une navette retour gratuite du mardi au samedi - dans la limite des places disponibles. Elle dessert les stations Porte de la Villette, Stalingrad, Gare de l'Est et Châtelet.