Jamais trop de Shakespeare pour secouer nos âmes. Pour cette nouvelle création de Gérard Watkins à La Tempête, c’est à un rendez-vous magnétique avec le fils du roi du Danemark qu’il faut se préparer, d’une autre époque, sans doute un peu sixties. Avec Anne Alvaro.
Jamais trop de Shakespeare pour secouer nos âmes. Pour cette nouvelle création de Gérard Watkins à La Tempête, c’est à un rendez-vous magnétique avec le fils du roi du Danemark qu’il faut se préparer, d’une autre époque, sans doute un peu sixties.
Tout est-il définitivement pourri dans le royaume ? Les fantômes des pères n’en finissent pas de se promener, le spectre de révéler la maladie. La conscience ne fait-elle pas de nous des lâches, irrésolus ? Dans une toute nouvelle traduction, il sera question, entre autres, de dénoncer le patriarcat, la violence des pères, leur amour enfermant. Faire endosser le rôle du prince à une femme, c’est renouer avec une tradition qui n’est pas innocente.
C’est la comédienne Anne Alvaro qui incarnera « cet esprit chancelant au bord du gouffre », selon la formule de Bonnefoy, les multiples formes de la folie. À ses côtés, toute une troupe de comédiens sera jetée dans une agora permanente, survoltée, pour tenter de traduire les troubles que nous sommes en train de vivre. Folie révélatrice, miroir absolu de notre société comme monde instable et transitoire. « That is the question. »
« Le spectre est de retour ! Gérard Watkins crée au TnBA une mise en scène du chef d’œuvre de Shakespeare hantée par la violence du monde contemporain, portée par l’incandescence d’Anne Alvaro. » Sceneweb
C’est un rendez vous avec la plus mythique des écritures de Shakespeare. La traversée fulgurante d’un monde dont le pourrissement a commencé bien avant le meurtre du père d’Hamlet. Celle des guerres absurdes menées par des orgueils démesurés, celle des amours violents et possessifs, celle de la place assignée à la femme dans l’Histoire. L’objectif est de jouir ensemble de cette magnifique leçon d’anti-héroïsme menée par la plus belle tribu de losers jamais inventée. Pour la traduction, je n’ai lu que les textes anglais, et j’ai eu la joie de plonger dans l’histoire des représentations d’Hamlet. J’ai pu développer et inscrire mes propres interrogations : remplacer le pentamètre par une forme de musicalité et d’invitation à la scansion, par des coupes, concentrer le texte sur son aspect familial plutôt que militaire.
Il y a chaque année quelque part dans le monde une femme qui joue Hamlet. J’ai tenu à renouer avec cette tradition qu’Hamlet soit jouée par une immense actrice. Ce sera ma cinquième collaboration avec Anne Alvaro, une sorte de célébration de notre amour du travail. Au-delà de l’empowerment nécessaire, je vois une volonté de déjouer la transmission de la vendetta, de la trop persistante violence masculine, pour faire machine avant vers l’empathie, le sensible, la pensée et le poétique. Pourtant, le fantôme du père est tenace. Errant dans son purgatoire pour n’avoir pas eu la possibilité d’expier ses crimes atroces, il gâchera à jamais pour le prince toute possibilité d’un amour heureux.
Aucun parcours ne raconte mieux l’iniquité et l’injustice faite aux femmes que celui d’Ophélie. À l’opposé de son frère Laertes à qui sont proposées la liberté et la jouissance, Ophélie n’a comme horizon que l’enfermement et le dogme de la peur d’être abusée sexuellement. La magnifique invention de Shakespeare va au-delà d’un règlement de compte. Il dirige son ensemble scénique vers la plus parfaite symbiose des « amants, fous et poètes ». Mes récentes recherches sur l’hystérie pour Ysteria m’ont ouvert des portes empathiques et compréhensives sur le mystère humain et les degrés d’expressions artistiques véhiculées par la folie. Les essais de Freud, qui a toujours cherché dans les œuvres dramatiques, de Shakespeare à Ibsen, les traces de l’invention de la psychanalyse, sont évidemment une source d’inspiration. On peut y fouiller autant qu’on veut, on n’y trouvera aucune réponse. Car c’est précisément le théâtre, dans tout son art, dans toute sa mise en abîme, présent derrière chaque syllabe, qui nous embarquera, de signes en signes, vers le sommet d’un pur au-delà poétique. Et on se prendra de plein fouet la voracité de la représentation de la folie par Hamlet. On le sait amoureux de l’art dramatique comme on le sait enclin à la mélancolie. L’extension de la folie vers la poésie est, chez Shakespeare, naturelle : de la poésie à l’art d’aimer pour mieux basculer dans l’art d’être fou. Troubles d’oppositions comportementales, hallucinations visuelles et auditives, mélancolies psychédéliques seront au rendez-vous. Ophélie nous enterrera tous avec une leçon d’art brut dont on ne se relèvera pas. Ce n’est pas juste Hamlet qui est subversif et insolent. C’est Shakespeare tout entier se cachant comme d’habitude derrière un léger paravent, qu’il suffit de déplacer. Parce qu’au théâtre, on y déplace des paravents.
Gérard Watkins
Les comédiens sont excellents et la mise en scène surprenante ...du grand art ! Un Hamlet plein de créativité . Spectateurs très classiques...s'abstenir. Merci pour cet intéressant spectacle !
Anne Alvaro sublime dans son rôle. Musique seventies surprenante. Tous les joueurs sont crédibles dans leurs joies et folies. Merci pour cette belle soirée !
je ne suis pas arrivée à apprécier ce que je voyais sur scène et ai abandonné à l'entracte mais peut-être est-ce de ma faute ...
Passons la mis en scène le décors année 60, la musique et le reste pourquoi pas, mais ou sont ils aller chercher la comédienne qui joue Hamlet, soit elle saccade le texte soit elle le boule soit elle n'articule pas, quand à l acteur qui joue le roi j ai déjà vu des acteurs mauvais mais la c'est le pompon. parti a l entracte tellement y en avait marre... a fuir!
Pour 5 Notes
Les comédiens sont excellents et la mise en scène surprenante ...du grand art ! Un Hamlet plein de créativité . Spectateurs très classiques...s'abstenir. Merci pour cet intéressant spectacle !
Anne Alvaro sublime dans son rôle. Musique seventies surprenante. Tous les joueurs sont crédibles dans leurs joies et folies. Merci pour cette belle soirée !
je ne suis pas arrivée à apprécier ce que je voyais sur scène et ai abandonné à l'entracte mais peut-être est-ce de ma faute ...
Passons la mis en scène le décors année 60, la musique et le reste pourquoi pas, mais ou sont ils aller chercher la comédienne qui joue Hamlet, soit elle saccade le texte soit elle le boule soit elle n'articule pas, quand à l acteur qui joue le roi j ai déjà vu des acteurs mauvais mais la c'est le pompon. parti a l entracte tellement y en avait marre... a fuir!
Jeu d’acteur non incarné, mise en scène trop formelle, très illustratif, etc... dommage
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.