Les Estivants

du 7 février au 25 mai 2015
3 heures environ

Les Estivants

Entrée au répertoire de la Comédie-Française de la pièce de Gorki mise en scène par Gérard Desarthe. Une très belle réussite.
Maxime Gorki dépeint dans Les Estivants le quotidien d’une intelligentsia issue du peuple et qui s’est coupée des réalités d’une société malmenée par l’histoire. Gérard Desarthe porte ce grand texte russe sur le plateau de la Salle Richelieu, dans l’adaptation de Peter Stein et Botho Strauss faite initialement pour la Schaubühne.
  • Entrée au répertoire

Comme chaque été, Bassov et sa femme Varvara retrouvent leurs amis dans une datcha en bord de mer. En retrait du monde, se réunissent ainsi une quinzaine d’individus oisifs qui emploient leurs journées à échanger sur l’amour, la mort, l’art ou la révolution. Mais deux nouveaux personnages, une intellectuelle engagée, Maria Lvovna, et un poète en panne d’inspiration, Chalimov, vont bousculer l’équilibre des vacanciers, obligeant les uns et les autres à prendre position. Après deux mois de villégiature loin de la ville et de ses faux-semblants, les langues se délient, les rancoeurs affleurent et les conflits sous-jacents se font jour. Fils d’un monde crépusculaire, au seuil d’une ère à venir, ces estivants révèlent leur vérité nue dans la tension d’une existence en devenir.

Alors que depuis 1900 la présence de Maxime Gorki (1868-1936) s’affirme dans l’opposition, l’auteur russe se consacre à l’écriture de pièces engagées, parmi lesquelles Les Bas-Fonds (1902), qui rencontrent un immense succès non seulement en Europe mais aussi aux États- Unis. Encouragé par Tchekhov à poursuivre dans le théâtre, il choisit en 1904 d’aborder le thème de la villégiature dans un drame en quatre actes. Gorki dépeint dans Les Estivants le quotidien d’une intelligentsia issue du peuple et qui s’est coupée des réalités d’une société malmenée par l’histoire. Prenant ses distances avec le théâtre à thèse et le théâtre symboliste du tournant du siècle en Russie, Gorki provoque le spectateur, le force à réagir et à décrypter dans cette société un sens détaché de toute résignation.

Après une entrée au répertoire en 1983 dans l’adaptation de Michel Vinaver et la mise en scène de Jacques Lassalle, c’est au tour de Gérard Desarthe de porter ce grand texte russe sur le plateau de la Salle Richelieu, dans l’adaptation de Peter Stein et Botho Strauss faite initialement pour la Schaubühne.

L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté.

  • La presse

« Un tel spectacle, qui ne se contente pas de tirer un seul fil mais entretisse au contraire plusieurs lignes, doit beaucoup à la gestion des détails. Un art de la précision mené de main de maître.  » Hugues Le Tanneur, Libération, 23 février 2015

« Parfaitement mise en scène par Gérard Désarthe, la pièce offre la part belle aux femmes qui imposent leur « vérité » et donnent le signal de la révolte. (...) La précision du jeu donne très vite au spectacle une grande clarté - et éveille sans cesse des échos à nos interrogatios d'aujourd'hui. C'est superbe. Captivant de bout en bout. Du grand théâtre. » Jacques Vallet, Le Canard enchaîné, 18 mars 2015

  • Note d'intention

Une version fragmentée
La version scénique des Estivants par Peter Stein et Botho Strauss présente un aspect morcelé, fragmenté de la pièce de Gorki, très traditionnelle dans sa construction. Là où Gorki procède scène par scène, acte par acte, faisant intervenir certains personnages assez tard, Stein et Strauss ont pris le parti de mettre immédiatement les quatorze personnages, tous très intéressants, sur le plateau. On est donc d'emblée en face d'une micro-société où se déroulent des microsituations qui vont progresser parallèlement.

Cela est particulièrement intéressant pour un travail mené avec les comédiens d'une troupe. Cela équilibre les rôles. Cette version avait été donnée par la troupe de la Schaubühne, dans la mise en scène de Peter Stein, en 1976 à Nanterre. Cette mise en scène faisait suite à la réalisation d'un film. Stein était allé tourner Les Estivants avec ses acteurs en Russie, dans les forêts de bouleaux. La troupe de la Schaubühne, en se décentrant complètement, s'était imprégnée de la Russie. De retour à Berlin, toute l'équipe a ensuite procédé à une reconstruction totale du film – et de la pièce de Gorki, pour en faire un spectacle. Cet équilibre dans la progression de l'action, du destin de chaque personnage, n'empêche pas qu'il y ait des centres de gravité. Il est vrai qu'au début, on découvre tous ces petits-bourgeois et on ne comprend que progressivement qui est qui, qui vit avec qui. Mais on s’aperçoit très vite qu’il y a des électrons libres dans cette micro-société, et avant tout, Maria Lowna, cette femme dont on ne sait pas très bien
pourquoi elle est là, et dont on suppose qu'elle est une amie de Warwara. C'est elle qui va cristalliser, aimanter en quelque sorte toutes les discussions, tous les conflits.

Vérité, fidélité et oubli des origines
Dans Les Estivants, ce sont les personnages de femmes que Gorki met en avant ; il avait une grande tendresse, une grande affection pour les femmes ; il les met d'ailleurs un peu à mal dans les relations qu’elles ont avec leurs époux. C’est à travers les paroles des femmes qu’on comprend mieux ce qu’est le monde qu'il nous décrit ! Ce sont elles qui, dans la pièce, font des choix. Elle ont leur vérité. Ce mot, et celui de fidélité, sont très importants pour Gorki. Vérité de ce que l’on est à un moment donné, de ce que l’on a traversé, de ce que l’on a vécu ; la vérité donne la force de pouvoir reconnaître là où l’on en est, de savoir pourquoi on en est là, indépendamment des aléas de la vie. Et fidélité aux origines, à ce que nous appellerions aujourd'hui des origines de classe, et qui sont le milieu dont on est issu. Les personnages des Estivants viennent d'un milieu de petits artisans, ils ont eu des enfances dures : Vlas a eu une enfance difficile, tout comme Zamyslov.

La mère de Warwara était blanchisseuse... C'est toute la force du polémiste qu’est Gorki : il est capable d'emmener les spectateurs sur de petits détails biographiques, sans jamais oublier qu'ils doivent, à un moment, comprendre directement que ce personnage-là vient de là. Le problème, dans ses pièces, c'est que les personnages, et essentiellement les hommes, pour beaucoup, ont oublié leurs origines ; il y a comme un phénomène d’amnésie. C'est une chose que Gorki reprochera toujours aux petits-bourgeois.

La catastrophe qui vient
Cette petite-bourgeoisie est, en Russie, une classe relativement récente, dont Gorki semble déjà signaler la disparition prochaine. La période historique qu'il décrit est passionnante et très agitée. L’abolition du servage date en 1861 ; la pièce, elle, a été écrite en 1902. Ces quelque quarante années voient un bouleversement total de tous les rapports de classes, et la montée de cette petite-bourgeoisie des villes qui n’existait pas auparavant et qui, très vite, prend le pouvoir. Cette même classe ne voit pas arriver tous les mouvements anarchistes et marxistes qui naissent alors, elle ne voit pas arriver la catastrophe...

Celle-ci surviendra en 1905, dans sa première version. Or la pièce Les Estivants a été créée en 1904 ; c'est dire à quel point elle a été donnée dans une période de troubles extrêmes, face à un public passablement perturbé par les événements sociaux et politiques en cours. Les choses n'ont d'ailleurs pas beaucoup changé. On se pose aujourd'hui les mêmes questions : que se passe-t-il ? Que faire ? Que faire dans une telle situation ?

La prise de conscience des femmes Pour nous, Gorki est dans le jardin de Tchekhov ; c'est dans ce jardin qu'il pousse ses estivants. Il a quelques raisons à cela. Il avait rencontré Tchekhov, qu'il estimait beaucoup. C'est par la littérature qu’ils ont trouvé leur point de sympathie et d’argumentation. Mais là où Tchekhov pose lui aussi, parfois, la question : Que faire ?, Gorki esquisse des débuts de réponses. Des personnages comme Maria Lowna appartiennent à Gorki parce que, ayant vécu une prise de conscience, ils veulent faire avancer les choses. Au fond, il y a deux mouvements dans le texte de Gorki : un mouvement de décomposition et, simultanément, un mouvement d’évolution.

Qu’est-ce qui enclenche le grand départ des femmes dans la pièce ? Il y a, d'une part, la figure de Doublepoint, l’entrepreneur, le riche capitaliste, qui veut consacrer son argent à une cause, et d'autre part une conversation formidable de misogynie entre Chalimov, Bassov et Souslov, qui donne lieu à ce commentaire sans appel de la part de Warwara : « Vous êtes tous des porcs ! » Et c'est à ce moment-là qu'elle se met en mouvement, ayant compris qu’il n’y avait plus rien à espérer de ce monde-là et qu’il lui fallait trouver, désormais, sa propre vérité. Elle renoue dès lors avec ses origines. Elle cesse de subir, d'être repliée sur elle-même comme dans une chrysalide, pour protéger sa sensibilité en montrant une image de stoïcienne. C'est ce réflexe qui l'avait mise à l'abri de symptômes de l'hystérie, développés par Olga ou Youlia. Elle prend conscience que la littérature ne suffit pas, pas plus que la transcendance, que la parole seule ne suffit pas à changer le monde. Tout ce processus, c'est la présence de Maria Lowna qui l’a amené.

Une tragédie optimiste
Vue sous cet angle, Les Estivants est une pièce d'espoir. Mais si on la lit aujourd'hui à l'aune de tout ce qui s'est passé dans le monde depuis 1904, cet espoir peut facilement se transformer en angoisse. Nous sommes, on l'a dit, confrontés aux mêmes questions que jadis : que va-t-il se passer ? On a bien du mal à le voir… On voit certes que le monde bouge, qu'il change, que nos intellectuels et nos journalistes sont là pour l'interroger, l'analyser, le commenter... On parle, on invite, on pose les mêmes questions à tout le monde, sans distinction, et tout se mélange, de la gauche à l'extrême droite, de plus en plus présente sur les antennes. Mais au fond, on peut traiter la pièce comme une tragédie optimiste.

L’optimisme, c’est d’imaginer le scandale qu’elle provoque à sa création, en partie à cause de la coïncidence entre ce que disait Gorki sur les débats littéraires (le rôle et la fonction de l’écrivain ) et ce qui se passait dans la réalité sociale et politique. Ils sont rares les moments où le théâtre est en pleine phase avec le mouvement d'une époque. Elle est rare cette prescience de l’inéluctable mouvement qui va secouer le monde, qui va le faire trembler ; Gorki ne parle pas de révolution ; il faut dire qu'il était extrêmement surveillé par l’Okhrana, la police secrète du Tsar. Il ne parle pas et ne touche pas aux institutions politico-religieuses d'ailleurs. Il s’attaque à la lâcheté de ce microcosme, centre sa critique sur cette catégorie sociale qu'est la petite-bourgeoisie, énonçant ses psychopathologies. Il décrit comment on se dévalorise en ne se reconnaissant pas dans ce que l’on fait.

Et il décrit comment on compense ! Mais qu'il décrive une symboliste éthérée comme Calérie, un mystique passionné comme Rioumine, un panthéiste véreux comme Bassov, un écrivain désabusé comme Chalimov, tout ce bouillon politico-culturel qui se mord la queue, il n'est jamais cynique. Il décrit, dans l'intimité de sa manifestation, la catastrophe qui est à l'oeuvre. Celle-là même qui empêche l'amour. Soit parce qu'on est complètement névrosé, soir parce qu'on a choisi le militantisme.

Cependant, l'intérêt de la pièce de Gorki est d’allier mouvement d’émancipation et éveil de la sensualité, écoute de son corps. Cela a lieu, on l'a dit, chez les femmes. C'est Maria Lowna qui porte ce mouvement, et qui va entraîner d’autres femmes. Gorki rend hommage à la femme russe. Il avait compris ces mots d'un poète russe turcophone de l’est de l’Oural qui écrivit : « Le Peuple, ce n’est que la douleur de nos mères ». Le fait que Maria Lowna, dans la pièce, soit médecin, qu'elle ait un rapport concret et direct à la douleur, et aux soins, n'est d'ailleurs pas anodin. Gorki se cache dans tous les personnages de sa pièce ; il met un peu de lui dans Chalimov, dans Maria Lowna, dans Vlas, voire dans Rioumine... Il se sert de son aventure intérieure, de sa biographie.

La mise en scène situera la pièce dans son époque. J’ai demandé au peintre Lucio Fanti de faire un décor plein d'une vision très poétique de cette période, une vision non-réaliste. Tout sera transposé avec une image du théâtre ; le spectacle sera du théâtre dans le théâtre. C’est à dire... du théâtre.

Gérard Desarthe et Jean Badin, décembre 2014
propos recueillis par Laurent Muhleisen, conseiller littéraire de la Comédie-Française

Sélection d’avis du public

Superbe ! Par NadetteW - 26 mai 2015 à 12h35

Du beau théâtre, des comédiens, une mise en scène, tout pour 3 heures de bonheur ! Merci à tous.

Excellent Le 9 mai 2015 à 10h09

Un texte qui interpelle par son intemporalité. Jolis décors, belle mise en scène, bons comédiens.

De talentueux Français pour servir un grand Russe Par Didier T. - 25 avril 2015 à 00h38

Une belle pièce de Gorki . La mise en scène sobre et moderne, le jeu subtil des comédiens servent formidablement un texte intéressant de bout en bout qui fait la part belle aux femmes.

Une soirée presque parfaite Par SergeR - 21 avril 2015 à 10h03

Malgré la laideur du décor qui fait très années 70 et les difficultés de la mise en scène pour faire jouer autant de monde en même temps, on entre peu à peu dans un texte magnifique et prémonitoire qui annonce un monde qui change et fait la part belle aux femmes.

Synthèse des avis du public

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Superbe ! Par NadetteW (12 avis) - 26 mai 2015 à 12h35

Du beau théâtre, des comédiens, une mise en scène, tout pour 3 heures de bonheur ! Merci à tous.

Excellent Le 9 mai 2015 à 10h09

Un texte qui interpelle par son intemporalité. Jolis décors, belle mise en scène, bons comédiens.

De talentueux Français pour servir un grand Russe Par Didier T. (18 avis) - 25 avril 2015 à 00h38

Une belle pièce de Gorki . La mise en scène sobre et moderne, le jeu subtil des comédiens servent formidablement un texte intéressant de bout en bout qui fait la part belle aux femmes.

Une soirée presque parfaite Par SergeR (35 avis) - 21 avril 2015 à 10h03

Malgré la laideur du décor qui fait très années 70 et les difficultés de la mise en scène pour faire jouer autant de monde en même temps, on entre peu à peu dans un texte magnifique et prémonitoire qui annonce un monde qui change et fait la part belle aux femmes.

Les Estivants Le 8 avril 2015 à 11h11

Une superbe fresque sur l'Intelligentsia en 1905, qui nous montre parfaitement l'égoïsme des petits-bourgeois, pourtant d'origine modeste pour beaucoup d'entre eux, leur insensibilité au monde qui les entoure pour la plupart, la misogynie ambiante. Des acteurs absolument merveilleux qui nous font oublier l'inconfort des fauteuils et une mise en scène époustouflante !

les estivants Le 7 avril 2015 à 11h26

Trois heures et on ne voit pas les heures passer. Et quel modernisme ! A recommander absolument

Les Estivants Le 6 avril 2015 à 10h07

Très beau spectacle, dans une mise en scène réussie de Gérard Desarthe, avec des comédiennes magnifiques qui interprètent, tout en nuances, le vague à l'âme, le désespoir, l'amertume, la révolte. On est à la fin d'une époque, le monde bascule et les femmes prennent en main leur destinée.

les estivants Par Marie-claude C. (1 avis) - 25 mars 2015 à 10h38

Malgre la durée de la pièce ( et l'inconfort de la salle), on ne sent pas le temps passer : texte passionnant, comediens tous excellents mise en scène et décors subtils. A recommander

Les Estivants Par Penelope V. (1 avis) - 24 mars 2015 à 00h36

Belle pièce, étonnamment féministe, bons acteurs, décors et mouvements beaux et harmonieux.

Les estivants Par Bernadette L. (1 avis) - 23 mars 2015 à 18h33

Malheureusement, trop de scènes se passent tout à fait sur le côté de l'avant-scène, et les spectateurs qui sont aux balcons ne peuvent les suivre. Mais.... c'est un beau spectacle. Merci aux comédiens français

La Comédie française, grande pointure Le 21 mars 2015 à 16h36

Gérard Desarthe, étonnant metteur en scène : c'est huilé, le texte et l'intrigue coulent. On ne voit pas le temps passer.

Les estivants Le 18 mars 2015 à 20h10

Très belle soirée!! Tout était parfait : le jeu des acteurs, la mise en scène, le décor et bien sur le très intéressant texte de Gorki..

les estivants Par Sara P. (2 avis) - 18 mars 2015 à 20h03

très bonne pièce, mise en scène et interprétation. intellectuelle mais dynamique (mouvements harmonieux) et avec un peu d'ironie. Les actrices très bien; un peu dure à entendre et à capter les expressions du visage vu la position en catégorie c (vivement déconseillée, surtout si vous êtes grands).

les estivants Le 18 mars 2015 à 09h36

un bon spectacle ; mise en scène efficace, joli décor, de l'humour. thèmes abordés par la pièce sont connus (société en décomposition...) on est proche de Tchekov. Les comédiens sont justes.

Les estivants Par Michel H. (1 avis) - 27 février 2015 à 08h42

Excellente mise en scène, acteurs aux registres de voix adaptés aux personnages , costumes 19 ème siècle parfaits, texte teintéé drésonance avec notre actualité t. Un théâtre classique qui ne bouleverse rien mais emporte l'adhésion du spectateur, les 3 heures passent comme un rien.

Informations pratiques

Comédie-Française - Salle Richelieu

Place Colette 75001 Paris

À l'italienne Accès handicapé (sous conditions) Librairie/boutique Palais Royal Salle climatisée
  • Métro : Palais Royal - Musée du Louvre à 138 m, Pyramides à 271 m
  • Bus : Palais Royal - Comédie Française à 41 m, Palais Royal - Musée du Louvre à 83 m, Bibliothèque Nationale à 395 m
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Plan d’accès

Comédie-Française - Salle Richelieu
Place Colette 75001 Paris
Spectacle terminé depuis le lundi 25 mai 2015

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