Dans un dispositif original, Émilie Rousset met en scène témoignages et archives issus d’un évènement crucial dans l’avancée des droits des femmes. En cheminant parmi quinze interprètes, chaque spectateur·trice construit son propre parcours de réflexion sur le sujet mais aussi sur le processus même de la représentation. À partir de 14 ans.
À partir de 14 ans.
Avec Reconstitution : Le procès de Bobigny, Émilie Rousset et Maya Boquet s’emparent d’un événement historique : le procès, tenu le 8 novembre 1972, de Marie-Claire Chevalier et de sa mère pour l’avortement de la jeune fille suite à un viol. Moment crucial dans l’avancée des droits des femmes, ce procès mené par la célèbre avocate Gisèle Halimi cristallise les réflexions et combats féministes de l’époque avec notamment les contributions de Simone de Beauvoir, de médecins prix Nobel, de Delphine Seyrig ou Michel Rocard. A partir de la retranscription du procès, prolongée par des témoignages contemporains, Émilie Rousset et Maya Boquet mettent en question à la fois le statut de l’archive et la résonance actuelle des thèmes abordés.
Le dispositif original de Reconstitution, déconstruit l’aspect théâtral du procès. Chaque spectateur·trice est amené·e à choisir et mener son propre chemin d’appropriation et de compréhension, en naviguant entre 15 interprètes comme autant de témoignages en adresse directe. Dans leurs interstices, une place est ménagée à la réflexion et à l’échange. En offrant aux spectateur·trice·s la possibilité d’une mise en perspective, la pièce interroge la notion même de « reconstitution » et du décalage entre un événement, les documents produits et leur représentation.
« la jeune artiste choisit une forme hybride qui emprunte tout autant à la radio, au théâtre et à la performance, dans un alliage subtil offrant aux spectateurs une grande liberté de réception. (...) Alors, on perçoit la force de la mise en scène dirigée par Émilie Rousset, celle qui permet de repenser les mots et les situations, de se jouer des apparences et de remettre ses pensées en mouvement par quelque chose qui ne peut se produire, et c’est là sa beauté, qu’au théâtre. » Noémie Regnaut, I/o Gazette, 28 octobre 2019
« Comme pour ses précédents et excellents spectacles, Emilie Rousset, en tandem complice avec Maya Boquet, opère par décalages, décentrements et reconstruction. C’est par bribes et éclats qu’elle reconstruit les tenants et les aboutissants de ce procès dont la couverture médiatique et l’impact furent considérables à l’époque. » Jean-Pierre Thibaudat, blog Mediapart, 16 octobre 2019
« Le dispositif immersif de la reconstitution du Procès de Bobigny, permettra aux spectateurs de se balader entre les récits, les souvenirs, les fac-similés, les archives médiatiques et les traces sensibles que ce procès historique a laissés. Plutôt que d’imposer une temporalité et une interprétation unique d’un texte, le dispositif multiplie les possibilités de choix pour le spectateur. Celui-ci peut circuler librement d’un acteur à un autre, composer sa propre interprétation et son montage de perspectives, à travers des discours complémentaires ou contradictoires. S’il intègre une communauté d’écoute, le spectateur reste libre de ses mouvements et de choisir ce qu’il veut voir et écouter. C’est une place d’interprète qui lui est donnée, l’inscrivant dans une culture de l’appropriation.
Pour ce faire nous reprenons le dispositif technique et scénographique précédemment créé pour notre pièce Les Spécialistes. Les spectateurs sont invités à circuler de poste d’écoute en poste d’écoute. Grâce aux casques, nous créons des sortes de bulles desquelles on entre et sort. Les spectateurs choisissent, grâce aux cartels, ce qu’ils ont envie d’écouter. Ils se baladent, discutent de ce qu’ils viennent d’entendre. Chacun peut ainsi aller à son rythme, parler, se faire conseiller tel ou tel document, revenir écouter à nouveau un témoignage interprété par un autre comédien. Car les comédiens aussi circulent, ils jouent plusieurs témoignages, et changent de poste une fois un texte terminé. »
Maya Boquet et Emilie Rousset
5 rue Jean Jaurès 93130 Noisy-le-Sec
Métro Ligne 11, station Mairie des Lilas, puis bus 105, arrêt place Jeanne d’Arc (Mairie) ; ligne 5, arrêt Raymond Queneau, puis bus 145 arrêt Jeanne d’Arc ou arrêt Bobigny – Pablo Picasso, puis bus 301, arrêt Jeanne-d’Arc.
Voiture (prévoir stationnement dans les rues alentours, parking payant à la Gare de Noisy-le-Sec à 8 minutes à pied du théâtre) :
Autoroute A3 de la Porte de Bagnolet vers Lille, 100 m à droite après le panneau Villemonble, suivre la direction Rosny Centre Commercial, puis Noisy-le-Sec Gare. Face à la gare, prendre à gauche la rue Jean-Jaurès. Accès facile à partir de la Porte des Lilas ou de la Porte de Pantin par Romainville.