« Derrière lui, le feu jaune clair, presque doré, a atteint les cimes. Plus haut, des traînées de fumée, l’affaissement du ciel, gris sombre. Au-dessous de lui, la terre, les autres, Oskar et Jennifer. »
Des bourgeois bohêmes ordinaires partent en forêt se ressourcer et passer la nuit à la belle étoile. On est entre amis, de petites jalousies pointent, s’étouffent. On fait un énorme barbecue, on boit trop, on s’endort. D’un coup tout bascule : la forêt s’enflamme. La pièce elle-même devient incandescente. Plus de dialogues mais, narration et cris mêlés dans l’horreur, une fuite éperdue où certains se transforment en torches vivantes : la nature qui se consume prend son tribut sur l’homme. Dans la dernière partie, la catastrophe est derrière ; un des survivants présente une installation dont le sujet est l’incendie...
Grand lecteur de théâtre contemporain, Stanislas Nordey place très haut cette oeuvre d’Anja Hilling, auteure allemande de 37 ans. La structure implacable de la pièce, la profondeur qu’y acquièrent des personnages banals, le défi que lance à un metteur en scène cette apocalypse soudaine, l’ont séduit d’emblée. Dans la façon dont Anja Hilling met en jeu l’émotion, dont elle ouvre la scène aux états extrêmes, il voit quelque chose comme une tragédie d’aujourd’hui.
Traduction de l’allemand : Sylvia Berutti-Ronel en collaboration avec Jean-Claude Berutti. Texte paru aux Editions théâtrales.
15, rue Malte Brun 75020 Paris
Station de taxis : Gambetta
Stations vélib : Gambetta-Père Lachaise n°20024 ou Mairie du 20e n°20106 ou Sorbier-Gasnier
Guy n°20010