Notes à propos de Prologue - dix points
Le Couloir
A propos du Couloir
- Trois vieux se remémorent. Panne de mémoire.
- Impossibilité de se souvenir. Alternance grotesque et drame. Le Drame, réinterrogation toujours (tragédie où l’on peut rire).
- Comme dans Le Couloir, thèmes récurrents : lieux de l’intime, retour au pays natal, mémoire reconstituée.
- Opacité de l’endroit de la représentation, des parleurs. Font des bilans, des évocations
- La pensée se constitue grâce à la parole.
- Sentiment de fin du monde ; le seul réconfort : la maison où l’on est né.
- Comment se joue la partition : confrontation clowneries et accès de larmes (nostalgie ?).
- La douleur et le plaisir dans la douleur.
- Des pleureurs, des fantômes, des figures.
- Protocole de la représentation : Rien. Pas de mouvements ou quelques mouvements agités.
Philippe Minyana
Dans Le Couloir (espace d’attente et de purgatoire), un jeune homme appelé l’Intrus, revient dans la maison familiale où trois sœurs et un frère l’attendent, après des années d’absence liées à un drame dont il est responsable. Tous se retrouvent cernés dans ce lieu qu’est la pièce de la maison, réceptacle de leurs paroles et de leurs états.
Dans cette pièce, la poésie, le drame, la parole et le chant se mêlent ensemble : des parties du texte ont été écrites pour être chantées (Les témoins). La matière des mots est ciselée jusqu’à devenir la chair de paroles théâtrales possibles pour ces « hommes sans dieu », hommes d’aujourd’hui face au drame et à la désolation, que sont les figures familiales inventées.
Le drame contemporain acquiert une dimension publique par le déroulé des phrases d’une destinée individuelle (celle d’Intrus), de l’histoire d’un groupe, de l’histoire d’un monde et d’une société, sans l’illusion d’une fin malheureuse ou heureuse, d’une action déroulée et complète.
Cette forme d’écriture est un véritable rêve de théâtre.
Frédéric Maragnani
Article de journal et mythologies personnelles.
À savoir : un accident de chasse et ses conséquences.
La chambre et ses habitants, comme autant de figures familières : la Femme alitée, les Pleureuses, le Jeune infirme, l’Homme coupable.
Drame ou tragédie, mais surtout un désir de théâtre : écrire pour un groupe d’acteurs ; alternance du chant et de la parole.
Encore une fois, souci de la partition.
Encore une fois, des références, pour moi, indispensables (la citation de deux emblèmes).
Le Purgatoire, le Mystère laïc. Et je pourrais ajouter, citation de la Miniature : dans le cadre, s’organise un dispositif dramatique ; la mission des figures étant de révéler des caractères humains, des destinées exemplaires.
Et du coup, ce théâtre de l’intimité revendique l’épopée.
L’Homme et sa faute, L’Homme et son devenir, L’Homme face aux processus inévitables.
Il s’agit moins de « traiter un sujet » que d’organiser, dans le théâtre, les « apparitions, les voix ».
À l’intérieur de treize tableaux, se joue le « drame de la vie », se résout une fable aussi évidente que l’est le fait divers.
Philippe Minyana
159 avenue Gambetta 75020 Paris